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Fabienne Blanchet
Qu'est-ce qui t'a amenée à faire de la photo abstraite ?
Au début des années 80 j’ai eu quelques heures de formation en photo à l’intérieur de mon DEC en graphisme. Ce cours technique aurait pu être un déclencheur mais l’obligation de performance scolaire et la contrainte budgétaire liée à ma réalité étudiante me freinaient dans mon élan créateur. C’est donc beaucoup plus tard, avec l’avènement du numérique et l’appareil offert par mon conjoint, que j’ai réellement développé mon amour de la photographie. Mes photos ont cessé d’être « utiles ». Ce n’étaient ni des souvenirs ni des portraits ni des photos documentaires. C’étaient un assemblage de lignes, des jeux d’ombres et lumières, des couleurs en douceur ou tout en contraste, des émotions, de la magie, de la folie. J’aurais appelé ça de la photographie sans vocation utilitaire. En fait j’étais en train de découvrir la photo abstraite. Une magnifique révélation !
Quels sont les types de sujets/scènes qui l'inspirent le plus ?
Je prends la majorité de mes photos lors de mes marches avec mes chiens. Mousseline et Becky sont responsables d’une multitude de photos ratées mais leur curiosité naturelle m’a aussi guidé vers de petits bijoux. La nature est mon principal sujet. L’eau sous toutes ses formes : les reflets, la glace, la neige, l’ombre et la lumière qui s’y accrochent. Les végétaux attirent aussi mon attention. J’aime le chaos des buissons, la souplesse de l’herbe, la symétrie des fougères, la structure linéaire des joncs, les nuances et les motifs créés par les ombres. Le milieu urbain m’amène à jouer avec les textures, la rouille, les angles, les répétitions. C’est l’endroit privilégié pour exploiter le potentiel abstrait des clôtures, un dada que je ne peux nier. C’est aussi en milieu urbain que je flirte avec le minimalisme. Une catégorie de photos qui partage un espace commun avec l’abstraction. Il m’arrive souvent d’y dériver.
Comment décrirais-tu ton évolution photographique avec le temps ?
J’ai découvert Lumières Abstraites au début de 2013. J’avais déjà un peu de matériel à y publier mais c’est surtout l’accueil, l’inspiration du groupe et le partage avec les membres qui ont multiplié par 1000 mon goût pour la photo abstraite. Évidemment, ma progression a été proportionnelle à l’intérêt nouveau que je développais. Je peux difficilement juger de mon évolution mais je sais que mon regard ne cesse d’accrocher aux beautés ordinaires qui m’entourent. Tout devient sujet à peser sur le déclencheur. Je me donne comme défi d’associer un titre significatif à chaque photo que je publie. La plupart du temps il est déjà dans ma tête au moment de cliquer. Ce titre vient appuyer l’image. Dans certains cas il suggèrera une émotion ou suscitera un questionnement, une réflexion. Parfois il provoquera un sourire par un jeu de mots. Selon moi le titre fait partie intégrante de l’œuvre. C’est ma façon d’amener le spectateur à saisir l’état d’esprit qui m’animait lors de la prise de vue.
Je termine en affirmant que la photo abstraite est finalement très UTILE puisqu’elle me permet chaque jour de m’émerveiller devant les petites et grandes choses de mon environnement. C’est une fantastique façon pour moi de garder mon équilibre.
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