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Louise Ouimet
Qu’est-ce qui t’a amenée à faire de la photo abstraite ?
J’ai toujours aimé la peinture abstraite. À une certaine époque, je peignais à l’acrylique, en compagnie des membres de l’Atelier du geste. J’ai cessé de peindre, mais j’ai toujours continué de fréquenter les galeries d’art pour me nourrir. J’ai ce besoin vital d’être en contact avec l’art. En 2017, j’avais décidé que mon année se passerait sous le signe de la créativité. J’ai naturellement songé à reprendre la peinture, mais c’est plutôt la photo qui m’a interpellée. Sous l’influence d’un ami qui publiait chaque jour une photo captée lors de ses promenades quotidiennes, j’ai sorti de sa boîte un petit appareil que je n’avais jamais utilisé. Je faisais mes premières armes avec la photo numérique. C’est devenu une passion instantanée. En cherchant des groupes de photo, je suis tombée sur Lumières Abstraites, sans même savoir que la photographie abstraite existait comme telle. J’y ai trouvé la collégialité, l’émulation et l’inspiration qui ont d’autant plus stimulé ma passion. J’ai suivi l’atelier de photographie contemplative donné par Michel Proulx, ce qui a contribué à aiguiser mon regard et décuplé le plaisir que je prends à appuyer sur le déclencheur. Et depuis, je traîne toujours mon appareil, et c’est devenu une seconde nature de cueillir les images qui s’offrent à moi au quotidien ou de partir à la chasse. Étant une grande marcheuse, les promenades que je multiplie aux quatre coins de la ville sont devenues autant de prétextes à la pratique de la photographie.
Quels sont les types de sujets/scènes qui t’inspirent le plus ?
J’adore la rouille, le béton et les surfaces texturées ou colorées qui me permettent de composer un tableau. Je suis donc aux aguets du moindre conteneur, j’arpente les ruelles et les coins délabrés de la ville, si invitants pour moi, à la recherche d’un détail évocateur qui créera une illusion figurative ou figera une atmosphère. Les végétaux m’inspirent aussi, arbres, graminées, brindilles, et j’aime souvent les mettre en opposition avec le délabrement pour en rehausser la beauté. Les jeux d’ombre m’attirent, ainsi que les reflets sur l’eau ou les surfaces métalliques. Par-dessus tout, j’adore créer des paysages imaginaires, qui m’apparaissent pourtant tellement réels.
Pourquoi l’abstrait ?
Parce que ça me touche profondément. L’abstrait me plonge dans des zones affectives intangibles, mais apaisantes, comme une méditation. Il laisse aussi la place à l’imaginaire, loin des contraintes du réel, et m’offre l'espace de liberté et de créativité dont j’ai besoin. Sur un plan pratico-pratique, l’abstrait me permet de pallier mon manque de connaissances techniques, que je comblerai bien au fil du temps, et s'exerce partout, même dans un environnement qui peut sembler sans charmes apparents. Mais c’est avant tout parce qu’il privilégie l’émotion que l'abstrait me séduit. C’est l’art de l’intime. Comme la poésie, d’ailleurs, à laquelle j’aime bien recourir pour choisir mes titres.
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