Qu'est-ce qui t'a amené à faire de la photo abstraite ?  

Je suis né en 69 d’une mère québécoise, d’un père français par un docteur espagnol à l'hôpital chinois et l’accouchement a pris 37 heures. Donc un bon départ pour dévier de la norme. J’ai commencé à faire semblant de prendre des photos avec un Kodak Brownie à l’âge de 8 ans. Je l’avais toujours avec moi et depuis ce temps là, j’ai toujours un appareil photo avec moi. Mon premier appareil a été un Argus instamatic 110 que j’ai eu à 9 ans. J’ai fait mes premières photos à Paris, Genève et Venise et toutes les photos de mon premier film étaient en diagonales. Ensuite j’ai commencé ma formation en photo à 11 ans à l’école Arc-en-ciel où on a placé ce qu’on voulait sur du papier photo dans le noir et on a ouvert la lumière pour brûler le papier. Les profs ont trippé sur ce que j’ai fait et m’ont prêté une Nikon 35mm. J’ai gagné le Premier prix Junior du magazine Photo Sélection en 1981. J'ai écouté et fait de la musique depuis le même moment et là aussi je devais faire les choses différemment.



Quel serait pour toi la définition d'une photo abstraite ?

L’art abstrait est souvent défini comme quelque chose que l’on ne peut pas définir! Ça veut tout dire! 

J’ajouterais à ça quelque chose qu’on l’on regarde aussi deux fois ou plus, quelque chose qu’on voit de cette façon une première fois, une photo qui nous parle sans qu’on sache trop pourquoi.

Donc il y a les objets simples vu de façon abstraite, les créations abstraites dans le but d’en faire une photo. Capter des choses déjà créées par quelqu'un d'autre (beaucoup moins valorisant à mon avis), la paréidolie et le traitement abstrait.



Est-ce que tu considères suivre une ligne directrice, une démarche ? 

Pas du tout! Je me laisse souvent guider par la caméra qui est un peu comme un instrument de musique pour moi. Ce que je vois ou perçoit et créer à partir d'un objet X: Du dessous de poubelle à une voiture de collection en passant par l'équipement photo que l'on capte rarement.